ACTIVITÉ AURIFÈRE SUR LE PLATEAU DES GUYANES : LA SONNETTE D'ALARME DU WWF
13/11/2015
Impact sur la couverture forestière et le réseau d’eau douce
sur la zone du Plateau des Guyanes
Source : Dagblad De West (Suriname)
traduction : Joël Roy
En 2014, plus de 9000 kilomètres de voies navigables se trouvaient au contact direct de mines d'or, approximativement moitié plus qu'en 2001. La contamination se répandant au plus profond des territoires, elle devient plus difficile à combattre, notamment à cause de la haute persistance du mercure dans l'environnement.
Des trois Guyanes (la « française », le Suriname et le Guyana) et de l'état brésilien d’Amapá, qui font partie tous les quatre de l'écosystème du Plateau des Guyanes, le Suriname se situe sur le ratio d'impact direct/indirect le plus haut (1:2) et possède, de loin, le réseau le plus long des cours d'eau directement impactés par l’activité d’extraction aurifère (4,989 km).
On peut expliquer ces 5000 kilomètres d'eaux Surinamiennes contaminées par l'extraction de l'or par la présence des plus grandes mines (en comparaison d'autres zones), mais aussi par la haute concentration d'activités autour du barrage Afobaka et près de la frontière avec la Guyane française. L’extraction aurifère a un impact majeur sur les rivières et fleuves de la région et en particulier sur le Maroni.
« Beaucoup de communautés dans l'intérieur du Suriname ne sont pas reliées au réseau public de distribution d'eau. Particulièrement en saison sèche quand les populations ne peuvent pas compter l'eau de pluie, la mauvaise qualité des réseaux d'eau fluviale occasionne des pathologies comme la diarrhée et d'autres maladies qui prospèrent dans de telles circonstances », mentionne le WWF dans son rapport. En outre, il indique que, dans la période 2008-2014, 92 000 hectares de zones forestières dans les trois pays et l’Amapá ont été affectés par les activités d'extraction de l'or, comparé aux quelques 46 000 hectares déboisés dans la période 2001-2008.
Le Bureau du développement observe la déforestation de manière différenciée selon les territoires. Au Suriname, par rapport à la période précédente, on observe un doublement du phénomène (+ 97 %), au Guyana une détérioration galopante avec un facteur 4½ (+ 354 %), tandis qu'un tassement a été observé dans la Guyane française (+ 16%) et une compensation [par revégétalisation] dans l’Amapá (-14 %). « L'analyse spatiale des résultats montre que les activités d'extraction de l'or se déplacent vers l'ouest, où 84 % de déboisement total sont maintenant localisés au Suriname et au Guyana, comparés aux 66 % en 2008 et aux 61 % en 2001.
Il apparaît aussi que le déboisement causé par l'extraction de l'or est fortement corrélé avec la présence de la ceinture Greenstone, la formation géologique connue pour sa grande réserve d'or, particulièrement dans le Suriname où le chevauchement atteint 99 %.
Rapport WWF, 2015
En savoir plus : http://guyane.wwf.fr/
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