LE SALON DU LIVRE DE MONTCUQ
06/09/2018
12 août 2018 : ipsi volant verba, scripta manent…
Magnifique journée, Un salon du livre en public parfaitement réussi. Un grand merci et bravo à Stéphane Ternoise, le « Grand ordonnateur » de cette manifestation…
Je ne résiste pas au plaisir de vous communiquer le contenu de l'interview à laquelle je me suis livré à cette occasion…
Salon du livre de Montcuq-en-Quercy-Blanc
- Joël Roy, dans quel genre littéraire vous situez-vous ?
Je suis à la fois romancier, essayiste et auteur d'albums de jeunesse.
- Quel fut votre premier livre publié, en quelle année ?
C'était Variations sur un thème détestable, un roman publié en 2011.
- Depuis, il y eut ?
Un témoin en Guyane, essai, 2012 ;
Petit-Noyau dans le courant du fleuve, roman, 2013 ;
Pikin Siri au marché, album de jeunesse, 2014 ;
Pikin Siri et les animaux, album de jeunesse, 2015 ;
Le lion réincarné, roman, 2015 ;
Parlons mawinatongo, didactique d'une langue créole amazonienne, 2015 ;
L'or des criques, Monsieur Wagner, roman, 2015 ;
Pikin Siri attend un petit frère, album de jeunesse, 2016 ;
Devoir marronner aujourd'hui... essai, 2017 ;
Deux jeunes Nègres acryliques, recueil de nouvelles, 2018 ;
Cayenne-Moscou, roman, à paraître durant l'été 2018 ;
et diverses participations à des revues ou des recueils collectifs de nouvelles: 2014, 2015, 2017...
- En deux ou trois phrases, au maximum, retenez l'attention, résumez-vous :
Je partage ma vie entre le Lot et la Guyane. Là-bas, je m'intéresse à la vie des « gens du fleuve », descendants des Africains transportés qui ont fui les plantations esclavagistes.
- Comment devient-on écrivain ? Et pourquoi ? Vous considérez-vous écrivain ?
Deux conditions pour cela : la fascination du texte se posant peu à peu sur la page blanche, et le hasard chanceux d'une rencontre avec un auteur ou un texte. Je me désigne en tant qu'écrivain. Seuls mes lecteurs me considéreront tel (ou non).
- De quels auteurs êtes-vous imprégné ? Quelles sont vos références ?
Marguerite Yourcenar ; Simone Schwartz-Bart ; Yasmina Khadra. Yourcenar est, pour moi, la plus grande artiste de plume. Les deux autres sont engagés. Pourront seuls faire partie de mes références les auteur(e)s qui m'amèneront à réfléchir à un niveau social ou sociétal. Les auteurs qui ne savent que s'auto-analyser m'intéressent en général assez peu. Le nombril autour duquel certain(e)s ne cessent de tourner n'a pas d'attrait pour moi.
- Êtes-vous d'accord avec la nécessité d'avoir lu une dizaine de livres d'un auteur pour en être vraiment proche ? (sauf peut-être Marcel Proust ou la Recherche suffit ?) ?
Non. Ce serait faire l'impasse sur la possibilité d'un choc, d'un coup de foudre pour un style, une intrique, une pensée ou tout cela à la fois.
- De quels auteurs avez-vous lu au moins 10 livres ?
Jules Verne, lorsque j'étais enfant... Toutes les publications du couple Schwartz-Bart, tout Yourcenar ou presque, Tahar Ben Jelloun, Amine Maalouf et quelques autres.
- Participez-vous régulièrement aux salons du livre ? Qu'y cherchez-vous, qu'y trouvez-vous ?
Principalement le Salon du livre de Paris et le Salon du Livre de Cayenne...
[…] - Vous êtes soit édité par un éditeur traditionnel ou par votre propre éditeur, pouvez-vous nous exposer les raisons, avantages et inconvénients de ce mode d'édition ?
Je suis édité par plusieurs maisons, à présent. Mon souci étant de ne pas mettre tous mes œufs dans le même panier et de trouver l'éditeur qui se comportera en éditeur (la promotion !...) et non pas en simple imprimeur. À l'un je donne désormais mes fictions, à l'autre mes essais, l'objet étant de proposer à chacun ce qui correspond le mieux à sa ligne éditoriale ou sa zone de compétence.
- Vous sentez-vous observateur du monde, de notre époque ? vos livres apportent-ils une « compréhension du monde » ou autre chose... ?
C'est ce que j'ai essayé d'expliquer dans une des questions du début, mais en deux phrases... Selon moi, un artiste (et l'écrivain en est un) ne peut être déconnecté des réalités du monde, fussent-elles désagréables à regarder. Mon souci est double, qu'il s'agisse de fictions, d'essais ou d'autres genres littéraires : tout d'abord témoigner, témoigner en une tentative de redonner la parole à ceux à qui elle est confisquée ordinairement. Ensuite, dans la mesure du possible, écrire de la belle façon...
- Quel est votre état d'esprit du moment ?
Je me sens porté par des courants ascensionnels.
- Comment voyez-vous, espérez-vous, vos prochaines années ? Avez-vous une idée de vos prochains livres ? De votre « espérance de vie » ?
Un livre par an au moins, jusqu'à l'âge de cent ans.
- Quant à la question oubliée, celle à laquelle vous auriez aimé répondre... Question et réponse possibles :
Si j'ai déjà la réponse, rien ne sert de poser la question...
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