BELO MONTE, POINT FINAL.
05/08/2016
La raison et le respect des populations ont perdu la partie.
Le barrage a vaincu les Indiens.
Sources :
http://television.telerama.fr/television/les-disparus-de-belo-monte-une-enquete-poignante-a-voir-sur-ushuaia-tv,145598.php
http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2014/04/24/coup-de-machette-dans-l-eau_4406750_3222.html
Belo monte, la bataille est perdue, le mal est fait : forêts primaires englouties, habitants déportés par dizaines de milliers dans des favelas sordides, sans percevoir la moindre indemnité du gouvernement brésilien...
Coordinateur de l’Institut environ-nemental et social d’Altamira, Marcelo Salazar déclare qu’un barrage de cette taille provoque des dégâts bien au-delà de sa géographie proche. « De tels travaux ouvrent des brèches, soutient-il. Il y a la déforestation, l’entrée du trafic illégal. Prenez Belo Sun, le plus grand projet d’exploration d’or du Brésil situé en bordure du [fleuve] Xingu. N’a-t-il pas été signé après le feu vert du barrage ? » Selon certains, il paraît évident qu'une grande part de l'énergie produite par Belo Monte servira à alimenter Belo Sun...
Au-delà de cette terrible injustice, il s'agit d'un véritable génocide social, environnemental et économique orchestré par le très puissant consortium Norte Energia, à l'origine de la construction du barrage.
Dénoncer cela devrait être l'obligation de tout Citoyen du monde.
François-Xavier Pelletier, auteur d'un documentaire bouleversant qui dévoile les effets dévastateurs du projet sur l'environnement et les habitants, déclare : « Nous avons découvert que tout ce qui tourne autour du barrage de Belo Monte est à vomir. Les Invisibles de Belo Monte dénonçait les mensonges proférés autour de ce projet démentiel. Contrairement aux informations transmises par Norte Energia - le consortium à l'origine des travaux -, les médias et certaines ONG - à l'instar de Planète Amazon, Amazon Watch ou Isa -, la majorité des personnes qui allaient être impactées ne sont pas des Indiens « adéilados » (vivant en réserve), mais des « ribeirinhos » (riverains) de toutes origines. Blancs, Métis, Indiens ou Noirs... Ces derniers n'ont jamais été reconnus comme victimes, ni même défendus, alors qu'ils sont les seuls à vivre dans la Volta Grande Do Xingu. Tous ont en commun une même culture de la forêt et de la rivière, une connaissance empirique de la nature et jouent un rôle économique et durable [...]. Entre-temps, 800 000 hectares de forêts primaires ont disparu sous les eaux, et 40 000 « ribeirinhos » ont été déportés par le gouvernement brésilien dans des favelas inhabitables, confrontées à la drogue, la prostitution et la violence, sans aucune indemnisation financière. Ces gens-là risquent de mourir de dépression, de tomber dans la délinquance, certains ont même été assassinés... Malheureusement, il n'y a plus aucun moyen de stopper l'activité du barrage aujourd'hui. C'est trop tard ».
Au moment où je publie ces lignes, nous apprenons que l'autre projet de méga-barrage de São Luis de Tapajos, sur le fleuve du même nom, au Brésil, est abandonné.
Annoncé par l'IBAMA (Institut brésilien de l'environnement et des ressources naturelles renouvelables), la construction d'une énorme centrale électrique dans la forêt amazonienne a été rejetée. Il s'agit là d'une grande victoire pour tous les défenseurs de l'environnement. Menaçant de submerger des territoires entiers, territoires bien souvent habités par les communautés indigènes dont les écosystèmes sont toujours plus en danger, il est plus que jamais capital de défendre le droit des peuples autochtones à disposer d'eux-mêmes. Eux seuls sont à même de protéger cet environnement qui est l'un des véritables poumon de notre Terre commune.
Rappelons ici que près de 250 autres barrages sont encore en projet rien qu'en Amazonie brésilienne !
Cliquez ici pour consulter d'autres articles de la catégorie Brésil social