PEUPLES AUTOCHTONES, PEUPLES TRIBAUX
21/03/2014
Article 1
1. La présente convention s'applique :
Elle définit les peuples autochtones en fonction de leur position au sein de la structure sociale du pays dans lequel ils vivent.
Très souvent, ces populations sont sous domination, privées d'un accès libre à leurs propres ressources naturelles. Elles sont en minorité politique au sein d'Etats-nations qui ont beaucoup de mal à les reconnaître.
Elles sont exploitées économiquement par les sociétés voisines dominantes et modernisées et niées culturellement par des élites vouées à la culture dominante.
L'approche culturelle :
Elle met en avant les aspects culturels des autochtones, comme par exemple la langue, les représentations et habitudes collectives, les rapports sociaux, le rapport à la nature. Les peuples autochtones se caractérisent ainsi par une forte dépendance vis-à-vis d'écosystèmes nourriciers proches. Ils utilisent de façon respectueuse et le plus souvent communautaire les ressources naturelles et développent une solidarité environnementale inter et intra-générationnelle.
Sur le plan social, les caractéristiques de l'organisation des peuples autochtones se rapprochent de celles des sociétés pré-capitalistes. On remarque ainsi des rapports de parenté dominants, un mode de transmission orale des savoirs, un droit coutumier et une pensée de type symbolique.
On note également une forte cohésion sociale où les sphères économique et politique s'insèrent dans les sphères socioculturelle, symbolique et environnementale. Le lien y prime sur le bien.
L'approche historique :
Elle se fonde sur le critère d'antériorité ou sur celui du premier occupant, notion que l'on retrouve dans l'appellation « peuples premiers ». Ainsi, les peuples autochtones sont l'ensemble des peuples issus des sols mêmes où leurs ascendants habitaient avant les différents processus de colonisation. Cette approche est cependant bien difficile à utiliser, faute souvent de connaissances historiques précises.
Sur le plan international, avec l'adoption en 1989 de la convention 169 par l'Organisation Internationale du Travail (OIT), les choses ont un peu progressé au cours de ces dernières années, mais très inégalement selon les états et leur probité. Cette convention définit les peuples autochtones en combinant les critères historiques et culturels. Elle constitue encore aujourd'hui le texte légal de référence et sert de point d'appui à de nombreuses revendications autochtones de par le monde.
En résumé :
Éléments d’identification des peuples autochtones, entre autres :
- Une continuité historique, c’est-à-dire que ce sont des sociétés antérieures à la conquête/ colonisation ;
- Des racines territoriales (leurs ancêtres habitaient déjà le pays ou la région) ;
- Des institutions sociales, économiques, culturelles et politiques distinctes (ils ont conservé certaines ou toutes leurs institutions).
Éléments d'identification des peuples tribaux, entre autres :
- Une culture, une organisation sociale, une situation économique et un mode de vie qui se distinguent de ceux du reste de la population d’un pays, notamment au niveau des modes de subsistance, de la langue etc. ;
- Des traditions et coutumes qui leur sont propres et/ou un statut juridique spécial.
Cette convention constitue une réelle avancée. En effet, elle met l'accent sur la possibilité pour les peuples autochtones de s'auto-identifier et reconnaît l'existence de groupes sociaux caractérisés par des dynamiques distinctives. Malheureusement elle n'a pas force de loi, bien qu'elle constitue une alliée de choix pour les peuples autochtones dans leur lutte pour le respect de leurs droits.
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