BRÈVES DU 28 AOÛT 2015 : ORPAILLAGE, LE CHAUD ET LE FROID
28/08/2015
Source : Guyaweb
Le recadrage de Macron par Royal : le projet Montagne d'or...
Paris veut de la mine « propre ». Le gouvernement ne peut guère adopter une autre posture à trois mois de l’ouverture de la Cop 21. En prenant la tête de la future conférence des Nations unies sur les changements climatiques, qui se déroulera du 30 novembre au 11 décembre 2015, la politique [environnementale] de la France durant ces quelques mois est scrutée. Est-ce pour cela qu’Emmanuel Macron parle aujourd’hui de « mine responsable » ? Concept emprunté à son prédécesseur Arnaud Montebourg.
Interrogée ce jeudi matin par l’association guyanaise Maiouri nature Guyane, dans l’émission Interactiv’ de France Inter, la ministre du Développement durable, Ségolène Royal a assuré qu’elle sera « extrêmement vigilante » à l’enquête publique et à l’instruction du dossier lorsqu’une demande d’exploitation du sous-sol de Montagne d’Or sera déposée par Columbus Gold Corp. : « les déclarations d’Emmanuel Macron n’engagent que lui au sens où il ne peut pas s’opposer à un potentiel de créations d’emplois […] il y aura une enquête publique qui va mettre sur la table toute les questions relatives à la protection de l’environnement, à la question énergétique et à l’équilibre écologique de la forêt primaire qui est un patrimoine irremplaçable et qui est aussi sous protection d’un certain nombre de règles » a doucement recadré Royal (Doucement, doucement... elle a tout de même déclaré que les déclarations d'Emmanuel Macron « n'engagent que lui » ! NdTémoin).
Le projet sur la crique Limonade à Saül semble enterré
Il faudra attendre le 2 septembre 2015 que ne se réunisse à Cayenne le Conseil de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques (coderst) pour connaître l’avis définitif. Néanmoins, le projet sur la crique Limonade semble enterré. Le Coderst se réunit en « urgence » mercredi prochain, avec comme fil conducteur, l’invitation à ne pas valider le permis d’exploitation de Jean-Pierre Casas, pdg de Rexma. Emmanuel Macron a réclamé « l’annulation du permis ».
En juillet 2013, en plein affrontement entre les pros et les anti mines à Saül, le parquet de Cayenne avait ouvert une enquête pour « faux et usage de faux ». Rexma était suspectée d’avoir procédé à une falsification des résultats formulés par le bureau d’étude Ecobios dans le cadre de l’étude d’impact portant sur le permis d’exploitation de cinq ans sur la crique Limonade.
« Le parquet a fait une enquête. Pour nous, les faits sont établis, mais il y a prescription » répond le procureur de la République, qui a classé le dossier « sans suite ». C’est au nom de cette enquête qu’Arnaud Montebourg, alors ministre du Redressement productif, avait suspendu la demande d’ouverture d’exploitation, déposée avant le classement de la Limonade en zone protégée.
Bien qu’il y ait prescription au pénal, l’affaire a refroidi Paris. Et malgré le changement à la tête du ministère, Emmanuel Macron a demandé par écrit au préfet, Eric Spitz « de ne pas autoriser en l’état le projet minier » au nom d’une « étude d’impact insincère » qui « ne réunit pas les conditions de respect de l’environnement ».
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