CELLE QU'ON VOIT DANSER LE LONG DES GOLFES CLAIRS
08/10/2013
La mer à boire...
Le nouveau naufrage dans lequel ont péri ou disparu, tout près de l'île de Lampedusa, au moins 300 personnes parmi les 500 passagers d'un bateau en provenance de Libye, n'est pas dû à la fatalité. En 2010, au même endroit, deux naufrages simultanés avaient provoqué près de 400 victimes. En 2009, 200 personnes se sont noyées au large de la Sicile. Pour les seuls six premiers mois de l'année 2011, le HCR estimait à 1 500 le nombre de boat people ayant trouvé la mort en tentant d'atteindre les rives de l'île de Malte ou de l'Italie.
Depuis le milieu des années 90, la guerre menée par l'Europe contre les migrants a tué au moins 20 000 personnes en Méditerranée.
Source : la CIMADE, Comité inter-mouvements auprès des évacués
Le point de vue du Témoin (en colère) : c'est vrai que l'Europe entière doit assumer cette responsabilité. Mais... le problème de Lampedusa ne date pas d'aujourd'hui... Et je n'ai jusqu'ici pas entendu de protestation si violente que ça de la part de l'Italie qui se contentait jusque là d'arraisonner les passeurs et de renvoyer les « clandestins » après les avoir fichés. Alors... L'échec des pratiques de renvoi à la maison (quand il y a encore une maison) devient si patent (300 morts en une fois !) qu'il devient urgent de rejeter une partie de la faute sur les partenaires. Ce n'est pas cela qui me gêne, la faute est effectivement partagée. C'est le fait que les autorités italiennes aient attendu si longtemps pour interpeller la communauté européenne... dont elles font partie. En fait c'est moins la responsabilité que la culpabilité que les italiens veulent ici rejeter vers les autres...
Déjà sont désignés comme principaux responsables les passeurs, mafias et trafiquants d'êtres humains, comme si le sinistre négoce de ceux qui tirent profit du besoin impérieux qu'ont certains migrants de franchir à tout prix les frontières n'était pas rendu possible et encouragé par les politiques qui organisent leur verrouillage. Faut-il rappeler que si des Syriens en fuite tentent, au risque de leur vie, la traversée de la Méditerranée, c'est parce que les pays membres de l'UE refusent de leur délivrer les visas qui leur permettraient de venir légalement demander asile en Europe ?
Le point de vue du Témoin (révolté) : et puis... il ne faut pas rêver en pensant qu'en pénalisant lourdement les passeurs on règlera le problème. Ils n'hésiteront pas (ça s'est vu) à balancer illico leur cargaison humaine par dessus bord. Alors, contents ?
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