LE CHOIX D'ORIANA (1-5) - Guyane la première
25/11/2020
Lecture offerte par Oriana (Guyane la 1ère)
Sur les traces de Boni
Ibis Rouge Éditions, 2018
Pendant toute cette semaine, Oriana Prosper nous fait le plaisir de vous offrir un passage de notre ouvrage publié en décembre 2018 par les Éditions Ibis Rouge : Sur les traces de Boni, un ouvrage du Collectif Mamabobi d'après des travaux d'archives et de documents traduits, relus et corrigés pour la présente édition par votre serviteur.
Chaque soir jusqu'à vendredi, vous pourrez entendre une page différente de cet ouvrage, lue par notre amie Oriana. N'oubliez pas de vous rendre chaque soir sur :
Joël Roy a finalisé les travaux du Collectif Mama Bobi. Joël Roy, écrivain, est très actif sur le plan associatif. Il est l'un des administrateurs de Mama Bobi.
- C’est un ouvrage très fouillé très argumenté, comment ont été collectées les informations ?
JR : C'est un travail de presque vingt ans, initié par quelques militants de Mama Bobi rassemblés autour d'Antoine Aouégui dit Lamoraille. Des chercheurs, des historiens parmi lesquels beaucoup de Surinamais et de Néerlandais. Il faut bien dire que leurs fonds d'archives sont bien plus conséquents, concernant les guerres marronnes du XVIIIè siècle que ceux de la France. Pour ce qui est de la traduction des documents, nous avons choisi la plupart du temps de faire appel à des traducteurs professionnels afin d'être sûrs de la justesse des informations.
- Ce livre se lit comme un roman comment a-t-il été construit ?
JR : Destiné principalement aux jeunes lycéens et aux étudiants, il a été conçu pour être lu un peu comme un feuilleton : deux parties composées de quatre grands chapitres, et des sous-chapitres entre deux et quinze pages en moyenne... On peut le prendre, le refermer après quelques pages, le reprendre plus tard... Il ne sera pas pris comme un « pavé » indigeste...
- On a beaucoup parlé de Boni pourquoi revenir sur son histoire et celle de son peuple ?
JR : Lamoraille écrit : « Sur les traces de Boni ? Nous y sommes toujours, résistants et créateurs de nos propres mythes émancipateurs ». Il est nécessaire de retravailler les mythes fondateurs en leur fournissant une actualité. En cela, la figure de Boni devrait nous servir de grille de lecture pour une approche contemporaine de la marronnabilité. D'abord regarder les commencements, les fosi ten, et mesurer la distance parcourue dans le temps et dans l'espace. Le marronnage est-il compatible avec aujourd'hui ? Quels sont les enjeux de survie d'un peuple en tant qu'entité aujourd'hui ? Quelles différences identitaires survivent entre une femme descendante de Marrons et une métropolitaine qui possèdent la même carte de fidélité SuperU et font toutes deux la queue en poussant leur chariot rempli vers la caisse ? Bien sûr, ma réflexion est provocante. Mais si l'identité est soluble dans l'assimilation, la marronnabilité reste nécessaire aujourd'hui. Sous quelle(s) forme(s) ? Si l'émancipation peut être collective, la prise de conscience est le plus souvent individuelle. À chacun(e) de travailler l'idée de marronnage à sa propre façon.
Propos recueillis par Marie-Claude Thébia
Sur les traces de Boni : Histoires de marronnages suivi de l'Émergence d'un peuple
Éditions Ibis Rouge, collection Espace outre-mer
ISBN : 9782375205464
368 pages, 28,00 €
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