PARENTALITÉ EN GUYANE
20/06/2014
Des parents à l'école
Les questions sont : La parentalité est-elle un métier ? Et doit-on absolument être francophone sans peur et sans reproche pour accompagner ses enfants dans leurs apprentissages scolaires ?
Enseignant moi-même (et bientôt pensionné d'ailleurs), j'entends continuellement parler d'« école des parents », de « parents partenaires », de « participation des parents à la vie de l'école », etc. Comme si certains enseignants partisans d'une école de la réussite pour tous avaient attendu les assignations répétées de nos ministres depuis 25 ans pour considérer les parents comme les tout-premiers éducateurs de leurs enfants, et reconnaître qu'à leurs côtés nous ne sommes que des co-éducateurs, pas des donneurs d'ordres. Et non, les parents ne sont pas de simples « partenaires de l'école », et oui, nous, les enseignants, sommes les prestataires au service d'un pacte républicain dont les parents, en tant que citoyens, doivent être de fait les décideurs.
Une expérience parmi d'autres ?
Des hommes et des femmes, des parents, non-francophones ou quasi, en formation d'apprentissage du français mais parfois aussi d'alphabétisation, ont fait avec leur formatrice la démarche de s'inscrire dans un projet dont l'aboutissement serait de mener une séance d'animation langage-lecture à l'école (niveaux maternelle et CP).
Il me faut préciser d'emblée, sans tomber dans les discours socio-psycho-pédagogiques, que cette action a été pleinement appréciée par tous :
1. les enfants, à la convergence des préoccupations parents-enseignants : ceux-ci se sont vus interpeller par des personnes qui leur ressemblent, qui sont à la maison leurs parents, leur famille ou leurs voisins, et qui manient les outils vecteurs de savoir (le livre, mais pas seulement), bien différents des enseignants « venus d'ailleurs ». Pour s'en persuader, il est à noter que nos élèves ont offert une qualité d'attention et d'écoute à faire pâlir d'envie bon nombre d'enseignants.
2. les parents, en réparation sociale : « comment je fais ? je ne sais pas lire, et puis je ne parle presque pas français... Mi no sabi ». Ceux-ci ont pris conscience que ce dont ont besoin leurs enfants hors l'école relève de l'accompagnement (je dis accompagnement, pas soutien. Cum pane, ceux qui partagent le pain) et non de l'aide aux devoirs.
3. les enseignants, du consensus mou à la prise de conscience réelle. Oui, on a besoin des parents... au-delà de leurs compétences partenariales habituellement utilisées : préparer des gâteaux pour l'école.
Un beau projet école-formation qui devrait pouvoir se poursuivre après la rentrée prochaine. Un remerciement tout à fait chaleureux à l'équipe de formation Equinoxe.
A découvrir aussi
- ÉLECTIONS MUNICIPALES EN GUYANE : M... ALORS !
- LES PEUPLES AUTOCHTONES ET LEURS DROITS À LA TERRE
- DE L'EAU ! DE L'EAU !...
Retour aux articles de la catégorie Social et actualité politique -
⨯
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 92 autres membres