Un Témoin en Guyane, écrivain - le blog officiel

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QUAND CHRISTIANE TAUBIRA S'IMPATIENTE...

23/06/2015

Pourrait-elle décider de quitter le gouvernement ?

Sources : Journal du Dimanche, Le Point, Metronews

 

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Elle le dit depuis plusieurs semaines à ses proches, aux magistrats qu'elle rencontre, et même lors de colloques judiciaires : si la réforme de la justice des mineurs ne se fait pas, elle partira. Vendredi matin, Christiane Taubira, RMC, a discrètement amorcé une petite bombe : « Si on ne la fait pas, ce serait un aveu d'impuissance et moi, je ne l'assumerais pas ».

Un ultimatum à peine codé. « C'est clair, elle a dit ce qu'elle voulait dire, maintenant elle attend », confie un de ses proches. Une façon de poser sa limite…

Christiane Taubira menacerait donc de quitter le gouvernement si son projet de loi sur les mineurs n’était pas porté devant le Parlement. À Matignon et à l’Élysée, on tente de calmer le jeu.

Christiane Taubira aurait avalé des couleuvres

« Christiane Taubira ne peut pas être prise en défaut de loyauté, assure un membre de son cabinet. Elle a gardé pour elle de nombreux désaccords. Ce qui ne veut pas dire qu'elle n'a pas eu, ces derniers mois, des conversations vives avec le Premier ministre ou le Président ». À l'Élysée, on confirme que François Hollande voit en tête à tête tous les mois sa garde des Sceaux pour évoquer « tous les sujets ». À Matignon, on dément l'existence entre elle et le Premier ministre « de relations glaciales », évoquant « des discussions entre politiques responsables ».

Quoi qu'il en soit, tout le monde admet que Christiane Taubira a encaissé, quasiment sans broncher publiquement, un texte sur le Renseignement qui ignore l'existence du juge pénal, et même une réforme des prud'hommes pilotée par Bercy avec des plafonds d'indemnités… Et si le prix du silence et du pragmatisme, pour ne pas dire autre chose, de la ministre de la Justice étaient justement sa réforme des mineurs ?

Une réforme toujours pas inscrite à l'ordre du jour du Parlement

« Christiane Taubira y tient beaucoup parce que cette réforme est nécessaire, le système actuel est à bout de souffle, glisse un des proches de la garde des Sceaux. Elle avait accepté de rempiler dans le gouvernement Valls avec l'assurance que cela se ferait ». Pourtant, la réforme de la justice des mineurs n'est pas inscrite à l'ordre du jour du Parlement. Sur le 451.jpgpapier, cela reste possible, mais pas avant… mi-2016. À Matignon, on s'efforce de calmer le jeu : « Le texte n'est pas encore tout à fait prêt, il faudra ensuite commencer les discussions interministérielles, puis le soumettre au Conseil d'État, assure un conseiller de Manuel Valls. Il y a une volonté du Premier ministre de mener à bien ce chantier. Les arbitrages se feront le moment venu. Mais il faudra prendre le temps de savoir de quoi on parle, il n'y a pas de place pour l'idéologie dans ce dossier. Il faudra une démarche pragmatique et lucide ».

À Matignon, on reconnaît aussi que le calendrier 2015 est déjà plein. Mais on estime « tout à fait possible » l'examen d'un texte en 2016. Même son de cloche à l'Élysée samedi : le Président a l'intention de mener à bien cet engagement de campagne et de réformer la justice des mineurs, assure son porte-parole. Objectif : ne pas froisser Christiane Taubira. Au contraire. D'ailleurs, après qu'il eut été question cette semaine de reporter à septembre un autre projet de loi, le projet Justice 21, qui doit réformer notamment l'organisation des services judiciaires, l'Élysée et Matignon affirment que le texte « J21 » sera bien à l'ordre du jour du dernier Conseil des ministres de juillet. C'est un texte très important, porté par Christiane Taubira, qui aura pour conséquence de rendre la justice plus proche des justiciables, insiste Matignon.

Une ministre indispensable à la majorité présidentielle

Pas question de mettre de l'huile sur le feu avec la garde des Sceaux, indispensable à la majorité présidentielle. Mais jusqu'à quand patientera-t-elle sur les mineurs? « Matignon joue sur les mots, réagit un magistrat de la chancellerie. Bien sûr que le texte est déjà prêt, et si le Premier ministre avait voulu lancer les réunions interministérielles, il aurait déjà pu. Simplement, personne ne veut de ce débat à l'automne, avant les régionales C'est la volonté politique qui manque ».

Alors quand ? En 2016, à un an de la présidentielle ?

De nombreux observateurs pensent que la réforme de la justice des mineurs n'aura jamais lieu sous ce quinquennat…

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23/06/2015
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