QUATRIÈMES JOURNÉES DES PEUPLES AUTOCHTONES : L'HUMILIATION
14/08/2014
Quand les paroles des pouvoirs publics tentent de masquer les actes
Sources : Guyaweb, France-Guyane
@mescontacts
Cette quatrième édition des Journées des peuples autochtones a été marquée par la marche de protestation contre l'orpaillage illégal samedi, ainsi que par un discours très offensif de Jocelyn Thérèse, président du Conseil Consultatif des Populations Amérindiennes et Bushinengue. Entre cultures et traditions pour faire « appliquer les droits des peuples autochtones », le week-end du 9 aout –journée internationale des Peuples Autochtones– a rendu hommage aux peuples premiers. Les six peuples autochtones de Guyane (wayana, kali’na, teko, wayãpi, Palikur et Lokono) se sont rassemblés à travers des échanges, des conférences, des festivités et ont participé à la marche de protestation contre l’orpaillage illégal.
« Nous avons rassemblé nos couleurs, nos chants, notre cœur parce que nous sommes les peuples autochtones, les gardiens de cette terre, de ce pays la Guyane » a souligné Jocelyn Thérèse porte-parole, président du Conseil Consultatif des Populations Amérindiennes et Bushinengue, membre de la Fédération des Organisations Autochtones de Guyane (Foag) et qui appelle à « s’engager dans une nouvelle ère de résistance pour défendre cette terre ».

Une « nouvelle ère de résistance » Son intervention, Jocelyn Thérèse l'a voulu emprunte de force et d'émotion dans le but d'unir l'ensemble de la population autour d'un même objectif : « Défendre notre terre et nos droits. » Une entreprise entamée quelques dizaines de minutes plus tôt à l'occasion d'une grande marche dans les rues de Cayenne.
GARDIENS DE L'AMAZONIE
Après avoir réclamé une minute de silence en hommage aux anciens ainsi qu'aux « jeunes qui se sont ôté la vie », Jocelyn Thérèse a utilisé des mots d'une grande force symbolique. « J'entends dire qu'il n'existe plus de confiance dans les partis politiques, dans la classe politique, dans les lois et dans la gouvernance qui sévit dans ce pays, a-t-il lancé. Voilà pourquoi nous devons nous unir pour défendre notre terre. Nous sommes les nations originelles. Nous sommes les gardiens de l'Amazonie. C'est pourquoi tous, les femmes comme les hommes, nous devons prendre part à tous les débats sur le développement de notre pays ».

GÉNOCIDE
Seul sur la scène érigée sur la place des Palmistes, le président du Conseil consultatif ajoute : « D'importantes lacunes subsistent à tous les niveaux. Les Nations unies tiendront bientôt une assemblée générale sur les peuples autochtones. À cette occasion, nous devrons alerter la communauté internationale sur la manière dont nous sommes traités par la France » Jocelyn Thérèse fait à la fois référence à l'absence de reconnaissance du statut des chefs coutumiers, mais aussi des moyens de lutte jugés insuffisants contre l'orpaillage illégal. « Il faut arrêter le génocide qui est en cours dans ce pays, a-t-il déclaré. Nous n'avons plus beaucoup de temps ». « Il faut que les autorités coutumières soient reconnues par l'État » , a encore affirmé l'élu, qui a précisé : « Ces journées ne sont pas du folklore ». Même si la scène est entourée par des carbets artisanaux et des espaces de restauration, que ces journées offrent au public des découvertes culturelles et traditionnelles, la teneur des discours n'a laissé que peu de place au doute quant à la visée politique de la manifestation.
Des paroles dont le président de Région, Rodolphe Alexandre, ne pouvait que prendre acte. Mais... Entre hommage et humiliation...

L'avis du Témoin : l'ensemble de la classe politique guyanaise déplore "une opération aveugle, brutale, dépourvue de tout discernement" qu'elle considère également comme une humiliation (voir la vidéo ci-dessous).
Il eut été souhaitable qu'elle se montrât plus attentive et plus concernée par le respect dû au peuple guyanais qui, après tout, l'a placée là où elle se trouve à présent.
Il eut été souhaitable qu'elle se montrât plus attentive et plus concernée par le respect dû au peuple guyanais qui, après tout, l'a placée là où elle se trouve à présent.
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