RURALISTAS : POUSSE-AU-CRIME
29/08/2015
Sources : CIMI (Conselho Indigenista missionário)
Tereza Amaral
Traduction en français : le Témoin en Guyane
Un ruraliste du Mato Grosso montre des photos de bâtiments de ferme incendiés en accusant les Indiens et exhorte les fermiers à la violence :
« Ne vous laissez plus envahir, détruisez ! Je ne veux plus commenter plus avant car tout le monde connait déjà mon opinion mais ma décision est que plus aucun Indien vagabond ne puisse approcher ma propriété. À présent, si votre décision est d’attendre que l’état inexistant intervienne, le résultat est largement prévisible. Notre pays s’appelle le Brésil (sic) », écrit l’ancien député.
L'agriculteur et ancien député fédéral différend Pedro Pedrossian Fils a publié jeudi, 27, dans son propre profil sur un réseau social (voir ici), la photo d'une grange et de machines carbonisées, en affirmant que les images de destruction montrées étaient le fait d’Indiens, après l'invasion d'une propriété. Dans un article publié par le portail paraguayen 'Itapuá en Noticias ", les photos utilisées par Pedrossian étaient - en fait - un incendie survenu quelques jours avant (le 24) et causé par un court-circuit dans la ferme Capitán Meza I, district du Paraguay.
Dans le texte qui accompagne sa photos de publication, Pedrossian, outre le fait qu’il essaie de manipuler l'opinion, exhorte publiquement les agriculteurs à des actions violentes et illégales contre les Indiens. « Ne vous laissez plus envahir, mais détruisez ! Je ne veux plus commenter plus avant car tout le monde connaît déjà mon opinion. Ma décision est que plus aucun Indien vagabond ne puisse approcher ma propriété. À présent, si votre décision est d’attendre que l’état inexistant intervienne, le résultat est largement prévisible. Notre pays s’appelle le Brésil (sic) », écrit l’ancien député.
Jusqu'à 20h40, le vendredi 28, les images et le texte avaient recueilli 1 516 actions et 70 commentaires racistes et incitations au meurtre et à diverses violations à commettre contre les populations autochtones. Ces commentaires sont restés dans le profil Pedrossian Fils jusqu'à 20h40. Les ruralistas, qui se prennent pour des victimes, ont écrit des dizaines de commentaires nourris et ont exprimé leur colère en ayant recours à des termes équivoques : « tue, bombarde et tabasse ces clochards, […] nous devons nous défendre avec des clous, les dents et des armes si nécessaire ».
Les membres du Conseil indigène missionnaire (Cimi) et les serveurs de la Fondation nationale de l'Indien (Funai) ont été la cible de menaces et d'insultes de la part des lecteurs virtuels : « les véritables ennemis sont les gens du Cimi et du Funai », etc. etc.
[…] Cet épisode s’ajoute à d'autres qui ont eu lieu au cours de cette semaine, impliquant des mensonges, des rumeurs et des calomnies perpétrés par les grands exploitants du Mato Grosso do Sul contre les peuples autochtones du Mato Grosso do Sul, les Guarani Kaïowá particulièrement, mais pas seulement. Selon le Funai (Fundação nacional do Indio) ces fausses informations sont autant d'incitations à la haine contre les indigènes et représentent une stratégie dangereuse, à savoir mettre la société contre Guarani Kaiowá. Un premier effet est déjà observable : les agriculteurs maintiennent la tekoha la route d'accès à la Tekoha bloquée, provoquant des pénuries alimentaires chez les Autochtones et restreignant le droit de libre circulation de la communauté. Lire ici le rapport du Cimi (Conselho Indigenista missionário), en langue brésilienne.
Teresa Amaral, samedi 29 août 2015
Encore ! Au moment où je rédige cet article, je reçois une autre nouvelle du MS : au cours de l'attaque de la Tekoha Aty Guasu par plus de 200 hommes armés, trois femmes ont été tuées et on déplore de nombreux blessés. Dilma, toi la présidente du Brésil, quand vas-tu faire cesser cela ? Jusqu'à quand vas-tu freiner la démarcation des terres autochtones ?
Lire sur le lien http://odescortinardaamazonia.blogspot.com.br/2015/08/barbarie-no-tekoha-nanderu.html
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