UN NOUVEAU DIRECTEUR POUR LE PARC AMAZONIEN DE GUYANE
07/10/2014
Source : communiqué du 06/10/2014
Gilles Kleitz, ingénieur en chef des ponts, des eaux et des forêts, doté d’un doctorat en sciences du développement, ingénieur agronome et chevalier de la Légion d’Honneur, vient d’être nommé directeur de l’établissement public du Parc amazonien de Guyane par arrêté ministériel du 23 septembre 2014. Il succède à Frédéric Mortier, appelé à d’autres fonctions. Gilles Kleitz prendra ses fonctions au Parc amazonien de Guyane (PAG) le 15 octobre prochain.
Le nouveau directeur développera le travail de proximité engagé depuis la création du PAG avec les conseils municipaux des communes concernées, les autorités coutumières et tous les partenaires du PAG, et notamment les conseils régional et général, pour la bonne mise en œuvre des objectifs inscrits dans la charte des territoires. Une action efficace, mesurée, transparente de l’établissement est essentielle pour faire aboutir les ambitions que les partenaires ont fixé dans la Charte : « J’ai la responsabilité d’assurer, avec l’aide de toute l’équipe du PAG, les conditions de cette efficacité. Pour cela, il nous faut mobiliser l’intelligence collective, non seulement en interne mais aussi avec tous nos partenaires. Je saurai être à l’écoute pour mettre en œuvre des solutions et obtenir des résultats, en lien étroit avec le conseil d’administration et son président » annonce Gilles Kleitz.
Que cela soit dans les domaines du développement durable, de la connaissance, de la mise en valeur et la conservation des patrimoines naturels et culturel, pour Gilles Kleitz, « le PAG représente un formidable instrument au service de ses habitants, des guyanais et de tous les français et il répond également à des enjeux planétaires cruciaux. Relier très concrètement le développement local, durable et adapté à ces enjeux planétaires est un défi formidable ».
Gilles Kleitz aura à cœur de sécuriser et de diversifier les ressources du PAG afin de poursuivre les actions engagées et pouvoir renouveler, quand nécessaire, les outils et les financements déployés. Le sujet de l’orpaillage illégal sera également au centre des préoccupations du nouveau directeur : « c’est une activité qui obère gravement le développement du territoire et c’est un véritable fléau pour les populations et l’environnement. Le PAG doit continuer d’apporter son soutien au dispositif de lutte par son travail de diagnostic et d’alerte ». Sur ce sujet, comme sur d’autres, Gilles Kleitz souhaite également que le PAG « contribue à renforcer le dialogue avec les pays voisins ainsi qu’à la mise en place d’actions communes concrètes ».
La prise de poste de Gilles Kleitz coïncide avec la réunion du conseil scientifique du PAG, qui se tiendra les 16 et 17 octobre prochains. L’occasion pour le nouveau directeur de faire le point sur les programmes scientifiques en cours et à venir dans le parc national.
L'avis du Témoin : Nous n'en saurons guère plus. C'est le « changement dans la continuité » pourrait-on dire, pour paraphraser une expression politique déjà ancienne. Ce communiqué ne nous apprend rien, de la « mise en œuvre des objectifs inscrits » (très clair, très fort) jusqu'à « une action efficace, mesurée, transparente de l’établissement [...] essentielle pour faire aboutir les ambitions que les partenaires ont fixé dans la Charte » (très, très fort !). Il ne s'agit tout au plus que d'une lettre de cadrage.
« J’ai la responsabilité d’assurer, avec l’aide de toute l’équipe du PAG, les conditions de cette efficacité. Pour cela, il nous faut mobiliser l’intelligence collective, non seulement en interne mais aussi avec tous nos partenaires [...] ».
Bien. Mais quels sont ces partenaires qui ne sont pas à l'interne ? Parle-t-il des populations autochtones ?
« le PAG représente un formidable instrument au service de ses habitants, des guyanais et de tous les français et il répond également à des enjeux planétaires cruciaux ».
Ouais. Du micro au macro, de la puce à l'univers, cela sent le discours bien convenu, le style « lettre de motivation », vous voyez ? Mais qui sont donc « ses habitants, des guyanais et de tous les français » ? Les Amérindiens, déjà atteints dans l'intégrité de leurs territoires et de leurs modes de vie, ne méritaient-ils pas mieux comme explication, de la part d'une institution qui s'est donné compétence sur leurs terres ?
Le développement est une notion qui est à définir avec les populations locales. Tel qu'il est vu par des occidentaux hexagonaux, il ne recouvre sans doute pas la signification qu'en ont les habitants et, peut-être même, n'en veulent-ils pas sous cette forme. Leur imposer notre vision du monde n'est rien d'autre qu'une nouvelle colonisation.
Tout cela ne nous dit rien non plus d'un hypothétique programme de lutte contre l'orpaillage, sauf à évoquer un « travail de diagnostic et d’alerte ». Quels objectifs ? quels moyens ? quels indicateurs de diagnostic, puis de réussite, pour une véritable évaluation qui ne soit pas qu'interne du Parc ?
Mais regardons, laissons à Monsieur Kleitz le temps de prendre ses marques et d'agir. Nous verrons bien s'il s'agit d'un parachutage de plus ou d'une véritable inflexion de la politique sociale et environnementale en Guyane.
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