LUTTES AUTOCHTONES : ATY GUASU, MAIS PAS SEULEMENT...
10/07/2015
Source : Tereza Amaral
Traduction du Témoin en Guyane
Geremia Lescano Gomes, 14 ans et Tiego Vasques Benites, 12 ans, garçons Guarani Kaiowá disparus depuis le 24 juin, ont été retrouvés jeudi, au bout de deux jours, dans le village indien de Taquapery, dans le sud du Mato Grosso do Sul. Affaiblis, ils ont été retrouvés à 20 km de la reprise de la ferme Madama, tekoha de Kurusu Ambá, point de départ des garçons qui se sont enfuis de terreur pendant que les agriculteurs attaquaient le campement où ils logaient avec leurs familles.
Lorsque les dizaines de camions ont pris d'assaut le village des Guarani Kaiowá et repris Kurusu Ambá, la ruée a été généralisée. Tirs, incendie des maisons, destruction de biens personnels, camions manœuvrant et poursuivant les Indiens. Dans ce contexte, Geremia et Tiego sont sortis ensemble et sont tombés dans les bras l'un de l'autre. Leur peur un peu dissipée, ils se sont enfuis et se sont perdus. Ils dormaient près de la porte et ont commencé à marcher vers le village Taquapery. Sans nouvelles des deux jeunes, la communauté a commencé les recherches le deuxième jour qui a suivi la disparition.
« Après l'alerte, la Funai est allée dans tous les villages de la région et a commencé les recherches. Les parents les ont finalement retrouvés là-bas, à Taquapery. Tous les deux étaient fatigués, sales et n'avaient ni bu ni mangé. « Nous sommes heureux, mais nous voulons savoir qui sera puni pour le mal qu'on nous a fait et quand notre terre sera délimitée », demande l'un des principaux tekoha de Kurusu Ambá.
Cliquez ici pour visionner une partie des actualités télévisées du Mato Grosso do Sul montrant le climat délétère et violent qui règne sur le terrain : attaque du village par des dizaines de camionnettes, lutte de flèches et bâtons contre de gros 4x4 faisant du rodéo autour du village, etc.
La revendication gagne... Bientôt l'ensemble des peuples autochtones ?
Les Indiens Guajajaras sont restés enchaînés pour la troisième journée consécutive, dans la galerie de la plénière de l'Assemblée législative de Maranhao, à Saint-Louis. Le jeudi 09/07, les députés ont siégé et débattu sous le regard des manifestants. La plus grande plainte des Indiens est de l'absence de politiques publiques en matière d'éducation. Selon eux, les écoles manquent, les repas et le transport scolaire dans les régions où sont concentrés plusieurs villages de la tribu Guajajara. Les chefs autochtones disent qu'il n'y a pas eu de position du gouvernement sur leurs revendications. Le ministère de l'Éducation (SEDUC), pour sa part, déclare qu'il a reçu un groupe de caciques Guajajaras, l'impératrice régional de l'Unité régionale de l'éducation à Imperatriz, dans le siège SEDUC à Monte Castelo, le mercredi 08/07, où ont été discutés les actions à finaliser.
A découvrir aussi
- GUARANI KAIOWÁ : L'ADIEU D'UN PEUPLE ?
- SOS GUARANI KAÏOWÁ : ILS PRÉPARENT LES CORDES POUR SE PENDRE !...
- LES PEUPLES INDIENS DU BRÉSIL À L'ONU
Inscrivez-vous au site
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 92 autres membres