CETTE GRENADE DANS LA MAIN DU JEUNE NÈGRE... la chronique d'Olson (7)
02/11/2019
Cet article prend sa place dans une suite de chroniques qui paraissent régulièrement sous la plume d'Olson Kwadjani, un jeune conteur-poète que j'ai invité à venir s'exprimer sur le site « Un Témoin en Guyane ».
Olson est un jeune Businenge possédant de la famille des deux côtés du Maroni. Il se déplace au gré de son courant de vie d'une rive à l'autre du fleuve et, par conséquent, il a toute légitimité pour se définir comme libasama, habitant du fleuve, transfrontalier.
Son regard affûté de jeune de moins de trente ans lui permet de poser un avis parfois dérangeant mais toujours pertinent sur l'actualité guyanaise et française. Gageons qu'il nous offrira une fois ou l'autre une réflexion sur l'actualité Surinamaise lorsqu'elle viendra interagir sur la vie du bassin du Maroni-Mawina.
CETTE GRENADE DANS LA MAIN DU JEUNE NÈGRE...
par Olson Kwadjani
France-Guyane aura peut-être bientôt vécu, après plus de quarante ans de manipulation plus ou moins hasardeuses des informations qui, à travers le monde, pourraient parvenir aux lecteurs : distance, professionnalisme, sens critique, humour… Bon. Rien de très alarmant.
Sauf, peut-être... lorsqu’il s’agit de nouvelles désagréables telles que l’impossible accord sanitaire franco-surinamais, comme s’il n’y avait pas 150 000 transfrontaliers, ou bien comme cette stupéfiante, mais sans doute rentable opportunité offerte à certains, au sein de la CTG d’entrer au capital de la Compagnie Montagne d’or... qui lorgne toujours sur l’exploitation industrielle de nos ressources.
L’info, en Guyane, n’a jamais craint l’infox. Par exemple, le devenir partagé de ce fleuve-boulevard qu’est le Maroni et de cette grande « forêt tropicale humide européenne », semble toujours être présenté comme un cauchemar à la « Tintin au Congo ».
Le Blanc ne voit et ne rapporte toujours que ce qu’il sait.
C’est ainsi, le saviez-vous, que sur les deux rives aux nationalités imprécises du Maroni existent des bases « terroristes » de jeunes désabusés formés au lancer de grenade, même s’ils ne lisent pas France-Guyane dans le texte. Déjà, ceux-ci sont en capacité de constituer une menace dissuasive : et si le lancer atteignait son objectif, comme par exemple n’importe quel conducteur d’engins innocent, salarié de cette fameuse compagnie minière ? Ces lanceurs expérimentés et menaçants ne peuvent-ils pas, à tout instant et à l’instar de France Guyane, modifier à leur guise la portée de l’information sur nos choix de vie, voire ici de survie ?
Car la menace est surtout inquiétante après le premier passage à l’acte : et s’il y avait répétition ?
C’est bien là, selon nous, l’essence de la question que pose l’académicien Dany Laferrière, bien que dans un autre contexte, car il ne connaît sans doute pas la cohabitation sereine qui règne sur les deux rives de notre fleuve partenaire et complice, au milieu de ces jeunes grenadiers désabusés en attente d’avenir : « cette grenade dans la main du jeune Nègre, est-elle une arme ou un fruit ? »
La réponse dans un prochain France-Guyane ?
O.K.
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