DE MANAUS À BELEM SUR L'AMAZONE (3)
24/08/2013
Cinq jours et quatre nuits sur le Fleuve-roi
Qui n'a pas fréquenté l'Amazone passe à côté de son rêve.
Ce jour, troisième depuis notre départ, notre bateau fait une escale à Santarem, approximativement à égale distance de Manaus et de Belem. Nous hésitons tout d'abord à débarquer, tant le cocon était doux et chaud sur le bateau. Comme à chaque halte, les portefaix se croisent entre chargement et déchargement. Une sorte d'ordre semble régner sur ce qui semble au premier coup d'œil être un wélélé très, très fluide.
Nous nous dirigeons vers le marché où, comme à l'habitude, le sourire est de mise, la bonne humeur régnant en maîtresse incontestée chez tous ces gens tirant leur subsistance du fleuve et de ses abords. Fruits, poissons de toutes les tailles et de toutes les formes, offerts et présenté par des hommes, jeunes et vieux, qui te font croire immanquablement que tu es leur invité.
Des marchandes ? Non. Des femmes, nous n'en avons pas vu, sur ce marché.
Mais puisqu'il faut bien mettre un peu de brutalité dans ce monde de trop de douceur, voici ce dont on ne parle pas (ou très peu) aux touristes :
Ce que nous voyons là, ce sont des pôles de chargement pour les centaines, les miliers de tonnes de soja qui partent d'ici pour inonder la planète. Le lecteur qui fréquente les écrits parfois véhéments du témoin en Guyane n'ignore pas que le soja est le stade ultime de la déforestation de l'Amazonie : abattage des arbres, puis élevage intensif de bovins et culture de soja « modifié ». D'autre part les multinationales américaines (et autres, d'ailleurs) achètent des hectares par milliers aux pays moins émergents d'Amérique du sud afin d'y planter du soja transgénique, résistant aux herbicides de Monsanto. Ce qui a pour résultat, lors des pulvérisations en plein air par ces gros entrepreneurs-agriculteurs de disperser ces produits extrèmement toxiques pour l'homme d'une part (pathologies parfois létales, cas de cécités infantiles au Paraguay...), d'autre part pour ses propres cultures diversifiées (maïs et arachides qui crèvent sur pied sur des hectares et des hectares). Pour dépenser moins d'essence pour ses bagnoles, pour nourrir son propre bétail pour moins cher, etc. le monde occidental détruit tous les équilibres de la planète et enlève aux pays émergents toute possibilité... d'émerger !
C'était mon accès habituel, multi-quotidien, de colère non sans raison...
Nous aurons droit ensuite, pendant cette journée, à une petite balade en 4x4 tape-cul antédiluvien, destination Alter do chão. C'était il n'y a pas si longtemps un petit village de pêcheurs amérindiens... c'est devenu à présent LA station balnéaire où va faire la fête la jeunesse dorée de Santarem et LE rendez-vous des hommes d'affaire (le soja !) qui viennent s'y montrer le temps d'une soirée.
Par contre, c'est l'un des endroits où, de ma vie, j'ai gouté aux poissons les plus savoureux, les plus savamment préparés. Notamment le fameux pirarucu.
Mais le temps passe, l'heure tourne et nous devons songer à regagner le bateau, Vite ! Montons dans le 4X4 !
à suivre...
Toutes les images du voyage, intégralement, dans l'album-photos
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