UNE MISE EN EXAMEN QUI EST UNE MISE À L'HEURE DE PENDULES (2)
»04/07/2015
Sources : www.lekotidien.fr
Assoc. Maiouri Nature
Ils étaient nombreux à l’espace Edmonde Rey hier matin pour soutenir Gauthier Horth, le chef d’entreprise et président de la Fédération des Opérateurs miniers de Guyane (Fedomg), mis en examen pour des faits d’orpaillage illégal.
Ce n'est pas étonnant, au fond.
« La pire des attitudes est l'indifférence [...]. En vous comportant ainsi, vous perdez l'une des composantes essentielles qui fait l'humain [...] : la faculté d'indignation et l'engagement qui en est la conséquence ».
En janvier 2015, sa société Météor recevait l'autorisation officielle d'exploiter les 900 tonnes de déblais aurifères abandonnés deux ans plus tôt par des orpailleurs clandestins (au nombre de 2.000 environ), ces derniers ayant été expulsés lors d'une opération de démantèlement de la gendarmerie (Opération Awara, en mars 2013). Météor devait uniquement exploiter le gravier en surface, mais ce ne fut pas le cas.
Mon installation sur Grande Usine, c’était possiblement un projet de toute une vie » expliquait-il hier (ma vie, mon engagement, ma tripe... NdTémoin). « Sa société aurait sorti 600 grammes (de minerai aurifère) par semaine durant environ un mois, sans avoir de titre pour ce faire. Des allers et venues qui avaient été repérées par les gendarmes et légionnaires présents sur le site pour assurer la sécurité, et provoqué l'enquête du parquet.
Gauthier Horth est tenu de verser une caution de 50.000 euros pour rester en liberté. Celui-ci avouait cependant ne pas avoir les moyens (sic !... Nul doute qu'il trouvera les appuis financiers nécessaires auprès de la Fedomg ou du Medef Guyane... à moins que ses « amis » ne décident de lâcher un porte-parole devenu gênant. NdTémoin).
Sur la question du blanchiment d’argent et du travail dissimulé, l’opérateur minier avouait « payer [s]es gars en or », ce qui expliquerait les écarts de la production recensés par le parquet. « Mais c’est culturel » s'est-il justifié (!... NdTémoin). « Les dysfonctionnements sont nécessaires au fonctionnement ! » (! ! !... NdTémoin), pouvait-on lire sur sa présentation. « Parce que les textes ne sont pas adaptés et le contexte de la Guyane n’offre aucune perspective de développement aux acteurs économiques. Ce cas n’est que symptomatique de la réalité économique de la Guyane » (Et, quand la loi n'est pas bonne, on profite de sa position de dominant pour la transgresser ? NdTémoin).
Gauthier Horth estim[e] que sa mise en examen relève d’une affaire politique et d’un acharnement de l’État contre son engagement pour « le droit au développement de la Guyane » (Vlan ! couplet sur le thème je suis un martyr de la cause de mon pays, NdTémoin). D'une guerre territoriale contre les « lobbies écologistes » ( NdTémoin), comme l'écrivait la Fedomg dans une lettre adressée au préfet le 22 juin dernier, pour obtenir validation de la demande d'AOTM de la société Rexma sur le site de Limonade.
Il ne s’agit pas pour moi d’une affaire judicaire, mais [cela] pose bien le problème politique du sort qu’on réserve à un acteur économique qui se trouve au milieu d’une guerre territoriale pour les ressources naturelles de ce pays » (Je suis un martyr, etc. Bis repetita Ndtémoin).
Une affaire que M Horth souhaite utiliser pour relancer la question de la gouvernance locale.
Il y aurait à dire, il est vrai. Mais je serais déçu si le MDES et Walwari apportaient leur soutien à ce Monsieur, comme annoncé dans les colonnes du Kotidien (NdTémoin).
Propagande, cynisme et petits arrangements en période estivale
L'association de défense de l'environnement parle dans son communiqué d'une « propagande martelée […] par la Fedomg » qui aurait réussi à persuader de nombreux hauts fonctionnaires que la mise en place d'orpailleurs légaux […] allait régler le problème posé par les illégaux.
L'orpaillage rapporte beaucoup à un petit nombre mais coûte très cher à la société guyanaise » jugent les écologistes, qui demandent qu'une enquête administrative soit menée afin de connaître le montant total de toutes les subventions accordées à la filière minière […] et la destination réelle de ces fonds publics, ainsi que l'arrêt total d'une industrie polluante, qu'elle soit le fait de légaux ou d'illégaux.
La Guyane, dont l'immense forêt primaire, aux ressources biologiques considérables encore à découvrir, joue un rôle primordial dans le maintien du climat. Ne doit-elle pas prendre sa part de responsabilité dans ce combat mondial ? » s'interrogent-ils.
Maiouri Nature Guyane réagit après la mise en examen du président de la FEDOMG
Orpaillage : propagande, cynisme et petits arrangements en période estivale ! 36 300 hectares de forêts livrés aux forages exploratoires sauf mobilisation citoyenne.
Une propagande martelée pendant des années par la FEDOMG a réussi à persuader de nombreux hauts fonctionnaires que la mise en place d'orpailleurs légaux sur des sites clandestins, allait régler le problème posé par les orpailleurs illégaux.
Ce dogme répandu à longueur d'interview par la filière minière avait presque fait oublier la fameuse phrase d’un officier de Gendarmerie, il y a quelques années : « Entre orpaillage illégal et orpaillage légal, il n'y a que l'épaisseur d'une feuille de papier à cigarette ».
Le nombre de procédures judiciaires traitant de la question ces dernières années en Guyane et l'actualité toute récente concernant la mise en examen du président de la FEDOMG prouve, hélas, la triste réalité du terrain.
L'orpaillage rapporte beaucoup à un petit nombre mais coûte très cher à la société guyanaise. - Maiouri Nature demande qu'une enquête administrative soit ouverte afin que nous connaissions le montant total de toutes les subventions accordées à la filière minière, cette dernière décennie, et la destination réelle de ces fonds publics.
Mais au delà du fait divers pitoyable d'un dirigeant qui aurait du se montrer exemplaire, Maiouri Nature pose la question d'un choix de société.
En fin d’année, un sommet international de l’ONU (COP 21) réunira 195 chefs d'Etats pour prendre des décisions contraignantes afin d'éviter le dérèglement irréversible du climat.
Sans parler des bombes a retardements que sont les stockages de déchets miniers, de la mobilisation du mercure naturel et de la pollution des nappes phréatiques, l'industrie minière, qu'elle soit le fait de légaux ou d'illégaux, d'artisans, de PME ou de multinationales anglo-saxonnes, est génératrice de quantités colossales de gaz a effets de serre.
La Guyane, dont l'immense forêt primaire, aux ressources biologiques considérables encore à découvrir, joue un rôle primordial dans le maintien du climat. Ne doit-elle pas prendre sa part de responsabilité dans ce combat mondial ?
- Nous demandons l'arrêt total d'une industrie polluante, qu'elle soit le fait de légaux ou d'illégaux, et la mise en route accélérée de la transition énergétique et écologique, seule créatrice d’emplois pérennes et valorisants.
- Enfin et surtout, Maiouri Nature dénonce, en pleine trêve estivale, l’attribution de 36300 hectares de permis d’exploration, à quatre opérateurs miniers. On connait pourtant l’impact important des phases exploratoires(1). Nous encourageons les citoyens à déclarer leur opposition à ces demandes de permis via l'éphémère consultation publique, sur ce lien jusqu’à début juillet.
L'association Maiouri Nature
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