PETROBRAS : LE SCANDALE D'AMPLEUR QUI MENACE DILMA ROUSSEF
Sources : Courrier International
Médiapart
Deux mois après le début de son second mandat, la popularité de la présidente brésilienne est au plus bas. En cause : le scandale de corruption au sein de l'entreprise nationale pétrolière. quarante neuf politiques sont montrés du doigt, dont le président du Parlement Eduardo Cunha et celui du Sénat Renan Calheiros. La politique d'austérité imposée à la population est aussi de plus en plus critiquée.
Le scandale de corruption qui a éclaté au sein de la compagnie pétrolière Petrobras doit mettre fin à l'impunité, assure la présidente Dilma Rousseff. Première étape du changement, la création d'un organe de contrôle du groupe.
Ci-dessus : des Brésiliens manifestent pour réclamer la démission de la présidente Dilma Rousseff après les révélations sur le scandale Petrobras, le 15 novembre 2014 à São Paulo - Photo AFP/Miguel Schincariol
L'affaire Petrobras secoue le Brésil depuis le mois de septembre, lorsque, en pleine campagne présidentielle, un ancien haut responsable du groupe pétrolier brésilien a révélé un vaste réseau de pots-de-vin et de blanchiment d'argent entre les élus et l'entreprise.
L'arrestation, le 14 novembre, d'un haut responsable du groupe pétrolier, Renato Duque, directeur des services et de l'ingénierie de 2003 à 2012, et de 23 autres personnes dans le cadre d'une opération mains propres baptisée Lava Jato (Kärcher) a précipité les révélations. Le scandale de corruption éclabousse aussi bien la compagnie d'Etat Petrobras que des fournisseurs privés, et notamment des sous-traitants dans la construction.
Pots-de-vin
Le 17 novembre, la présidente du groupe Petrobras, Graça Foster, a reconnu avoir été informée de pots-de-vin émanant de SBM (une entreprise néerlandaise de sous-traitance), titre O Globo. La dirigeante explique avoir aussitôt suspendu la participation de ce fournisseur dans les appels d'offres, relate Correio 24horas.
Un mode de fonctionnement du blanchiment a été dévoilé lors des interrogatoires. Les entreprises impliquées dans le système de corruption s'entendaient entre elles pour désigner celle qui emporterait l'appel d'offres de Petrobras. Celle-ci facturait le prix maximum, et une partie de la somme était reversée en pots-de-vin à des intermédiaires, notamment des membres du Parti des travailleurs (PT) auquel appartient la présidente Dilma Rousseff.
De l'argent versé aux principaux partis brésiliens
L'enquête se poursuit. Le 18 novembre, un ingénieur employé depuis quarante ans par la société de construction Queiroz Galvão a avoué à la police fédérale que son entreprise versait de l'argent aux principaux partis brésiliens, annonce O Estado de São Paulo. Dans la consternation générale, la présidente Dilma Rousseff a lancé en marge du sommet du G20 à Brisbane (Australie) que cette affaire pourrait « changer le Brésil pour toujours » en mettant fin à l'impunité.
Pour entamer ce changement, le groupe Petrobras a annoncé la création d'une « direction du contrôle interne », rapporte le Correio do Estado. Elle aura pour mission de veiller à la bonne gouvernance de l'entreprise. Celle-ci n'en a pas moins vu sa cotation boursière baisser ces derniers jours.
C’est un « panelaço », le moyen privilégié des classes moyennes de protester contre la classe politique, qui consiste à noyer des quartiers, voire des villes entières sous le plus important tintamarre possible...
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