Un Témoin en Guyane, écrivain - le blog officiel

17/12/2012

Lorsque Taa Jopi cuisine

La dachine, vous connaissez ? C'est absolument délicieux. Ici, nous remplaçons chaque fois que nous le pouvons la pomme de terre par la dachine. C'est un bulbe racine dont les Businenge et les Amérindiens font grand cas. C'est recouvert d'une peau épaisse qui va du marron au mauve, parfois urticante, mais pas trop, et pas trop souvent. Et ça pousse à l'abattis. On peut la manger cuite-bouillie, frite, en purée... tout comme la pomme de terre. La chair une fois cuite a un très léger arrière-goût de coeur d'artichaut. Délicieux, vous dis-je...

Ce dont on parle ici, le sinéisitáya, nous a été préparé par des Saamaka. Sinéisitáya, en Saamakatongo, cela veut dire, non sans humour : "racine préparée à la chinoise". Est-ce bien traditionnel, tout ça ? Peu importe, c'est bon et facile à préparer.

Dans le plat jeter la (les) dachine(s) coupée(s) en morceaux avec de l'oignon émincé et de la viande fumée ou boucanée. Nous l'avons goûté avec de la saucisse fumée, mais cela peut se préparer aussi avec du poisson fumé ou boucané. Il faut faire revenir tout cela avec un peu de canelle broyée.

Ensuite, recouvrir d'eau (celle du fleuve convient, elle peut même apporter un peu de goût...), puis jeter quelques cubes de bouillon déshydraté (vous savez bien, Maggi, Maggi !) ; il en est fait sous nos latitudes une grande consommation, surtout des cubes qui viennent d'en face, au Suriname, où ils coûtent quatre fois moins cher).

La seule difficulté arrive ici : cela doit cuire jusqu'à ce que la partie superficielle de la dachine, en se mêlkant à l'eau de cuisson s'évaporant, donne une espèce de sauce-crème qui prend alors un goût de cœur d'artichaut et de pois cassés.

Dégustez, ça tient bien au corps... comme d'hab.

P.-S. Vous n'avez pas oublié de saler, par hasard ?

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