UN CITOYEN AU-DESSUS DE TOUS SOUPÇONS ? - La Chronique d'Olson (17)
16/08/2020
Je vous propose aujourd'hui une devinette.
Il s’agit pour vous de découvrir un personnage.
Je vais tout d’abord vous le présenter par son lieu de résidence, sa situation professionnelle, et aussi quelques vagues indications.
Si vous ne trouvez pas tout de suite, je vous livrerai d’autres détails, jusqu’à ce que vous trouviez de qui il s’agit.
Premièrement : il est un élu (cette indication devrait vous permettre d’éliminer la moitié de l’échantillon de population).
Deuxièmement : il est le maire d’une commune du Maroni…
Troisièmement : Il est « aux affaires » depuis 2008.
Quatrièmement : il a été l’un des maires guyanais favorables à Montagne d’or (je sais, cela ne vous aide pas beaucoup, ils l’étaient tous ou presque)
Cinquièmement : il est proche de l’équipe dirigeant la collectivité territoriale de Guyane (mais même remarque que précédemment).
Sixièmement : comme beaucoup de frontaliers, il « s’active » d’une rive à l’autre. Mais ses domaines « d’activité » pourraient être plus opaques...
Septièmement : l’axe Cayenne-Paris est connu pour être un chemin de mules, oui ou non ? D'ailleurs, la compagnie Air-Cocaïne y tient comptoir.
Un petit effort, vous y êtes presque.
Huitièmement : L’impunité est une chose très partagée chez certains élus.
Si vous me répondez : « la bêtise aussi », vous chauffez…
Neuvièmement : suite logique à mon « huitièmement », la bêtise amène à croire que tout le monde est bête. Pour preuve, ce maire affirme qu'il « ignorait transporter cette drogue. Il aurait pris la valise pour rendre service à des amis », affirme son avocat qui, lui aussi, nous prend pour des patates douces.
Dixièmement : un conseiller technique du ministre des Outre-mer devait recevoir notre mule ce lundi, a confirmé le ministère. Nul doute que le rendez-vous sera reporté.
Le système qui s’étend de la Colombie à la Guyane en passant par le Venezuela, le Guyana et le Suriname et reposant sur l’utilisation de jeunes mules par des trafiquants parfois internationaux est devenu trop massif pour être traité par de bonnes intentions et des réunions entre sénateurs et autres élus surtout lorsque ce genre d'exemple navrant est donné par un élu soi-même.
Au vu de l’événement survenu ce dimanche, nous voyons bien que ce ne sont pas des mesurettes saupoudrées de bonnes intentions qui vont endiguer le phénomène, en se contentant d’envoyer au centre de rétention de Rémire des jeunes qui ont eu le tort de penser que l’obia les accompagnerait dans leur opération.
Mais ceci sera d’ailleurs l’objet d’une autre chronique. Pour l’instant, j’avais juste envie de rigoler avec vous.
Olson Kwadjani
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